Moorea
Polynésie françaiseCap sur Moorea
Mardi 4 août 2020
À la gare maritime de Papeete, j’achète mon billet pour la traversée et dépose mes deux gros sacs dans un des chariots bagages. Je monte à bord du ferry, l’Aremiti 6 pour un trajet d’une quarantaine de minutes. Dès que nous sommes au large, je commence à sentir la houle. Située à 17 kilomètres de Tahiti, Moorea en est séparée par un profond chenal dépassant par endroits les 1 500 mètres.
Les côtes de Moorea se rapprochent doucement. J’ai la sensation grisante de naviguer dans le sillage du capitaine Cook…
Comme il dût le faire deux siècles plus tôt, je contemple, en cette fin d’après midi, les pics verdoyants, pointus comme des dents, qui mordent le ciel.
À vélo sur la route côtière
60 km de route côtière, quasiment plate tout du long, entourent l’île. Moorea se laisse aisément découvrir à vélo.
Mon vélo bleu est en harmonie avec l’eau turquoise du lagon. Je m’arrête ici et là pour prendre en photo les va’a sur le bord du lagon, les filets de pêche qui sèchent à l’ombre d’un arbre, le coq et ses poules qui traversent la route.
Ces petits va’a sont utilisés pour pêcher dans le lagon. Avant les pirogues étaient taillées directement dans un tronc. Les anciens Polynésiens partaient dans les vallées pour trouver le tronc parfait, ils le coupaient et le taillaient sur place.
Le poisson au lait de coco
Pour le déjeuner, je m’arrête au snack Mahana recommandé par Flo (Flo, je vous la présente juste après) comme étant l’un des meilleurs de Moorea.
Je m’installe à une petite table, les pieds dans le sable au bord du lagon. J’ai beaucoup de chance, c’était la dernière place disponible car rançon du succès ce restaurant est toujours bondé.
Je commande leur fameux poisson cru au lait de coco : du thon blanc, des oignons, des tomates, du concombre, du citron, du gingembre. Je confirme, c’est bien le meilleur que j’ai mangé en Polynésie.
Les sorbets de Moorea
Sur la route du retour, le temps d’une averse, je fais une pause gourmande aux Sorbets de Moorea. Goyave, corossol, ananas, passion… J’ai envie de tous les goûter 
En fin de journée, les rayons du soleil jouent derrière les nuages et disparaissent en pointillé dans la baie.
Le Tour de Moorea en voiture
J’ai rencontré Flo et son fils, Ariitea, dans la petite pension où je restais. Flo est mi-tahitienne du côté de sa mère et mi-française du côté de son père. Flo a grandi près de Nice puis s’est installée à Tahiti, il y a une quinzaine d’années.
Flo connaît bien Moorea, sa destination week end favorite. Juste avant la rentrée des classes, Flo est venue pour queslques jours. Nous avons sympathisé. Elle me propose de m’emmener en voiture pour faire le tour de l’île.
Les deux clochers de l’église de la Sainte-Famille de Haapiti se découpent sur un fond de verdure et sur le pic montagneux du Mou’aroa.
Dumont d’Urville dans Voyage pittoresque autour du monde donne une description du temple :
« La chapelle de Papetoai est la plus splendide de tout l’archipel ; elle forme un bâtiment octogone de 60 pieds environ sur chaque face, bien recrépi au-dehors, construite en blocs de corail d’un poli parfait, qui jouent la pierre de taille. De beaux bancs et une tribune en bois d’artocarpus composent son mobilier. »
Les temples
Tout autour de Moorea, on croise de nombreux temples et églises dont le bleu du ciel accentue encore d’avantage le blanc pur des façades.
Nous nous arrêtons en bordure du quai de Papetoi pour regarder l’architecture singulière de ce temple : octogonale. J’apprends que cette forme octogonale symbolise les huit tentacules de la pieuvre fee de Papotai et rappelle également le nom ancien de l’île, Aimeho i te rava varu (Aimeho aux huit radiations).
Premier temple à avoir été construit en Polynésie, le temple Ebenezer a été édifié par les missionnaires, en 1833, directement sur le marae Uaeva avec une source à l’intérieur.
Papetoai devient le point de départ des missionnaires protestants pour l’évangélisation des autres îles.
Gravure de Conway Shipley, navigateur britanique, 1840, Temple Ebenezer de Papetoai
À la sortie du culte, chapeaux tressés et couronnes de fleurs sont à l’honneur.
La montagne magique
Le sentier grimpe le long d’arbres fruitiers. À terre nous ramassons des pamplemousses énormes, des oranges et aussi des fruits de la passion.
Une fois en haut, la vue se laisse admirer : lagon côté Papetoai et baie d’Opunohu de l’autre côté.
Ces plateformes de pierre correspondent à des fondations, il faut imaginer des préaux et structures en bois dessus ou autour.
Le Marae Tetiiroa
Nous reprenons la route en direction du site du Marae Tetiiroa
Mais qu’est-ce qu’on appelle un marae ?
À l’entrée du site, voici ce qu’on peut lire sur le panneau explicatif :
« Dans le monde polyésien, tout était imprégné de religion: l’organisation politique et sociale, la vie de famille, les activités quotidiennes et les grands évênements.
Le marae n’était pas seulement un lieu de culte où les Polynésiens d’autrefois invoquaient leurs dieux et leurs ancêtres. Il était aussi titre de propriété foncière, expression du rang social et symbole de l’organisation familiale. Les marae devaient être construits autour d’une pierre provenant d’un marae plus ancien.
A l’arrivée des Européens, il existait des centaines de marae dans les îles de la Société; certains étaient privés (marae ancestral de chaque famille, ou marae réservé à une corporation), d’autres étaient d’intérêt public (grands centres religieux et marae de chefs).
Dans cette civilisation sans écriture, le trésor religieux des ancêtres fut transmis oralement pendant plusieurs siècles par des experts sacerdocaux doués d’une mémoire exceptionnelle. Textes sacrés, chants incantatoires et généalogies furent aunsi préservés au fil des siècles. »
À l’image des anciens tahitiens, cette jeune femme frappe le tronc du mape. Ce son de percussion résonne au loin.
Le Belvédère
Au fond de la baie d’Opunohu, la route s’enfonce dans les terres et monte vers le fameux belvédère. « Un incontournable » me dit Flo. Du Belvédère, on peut admirer une vue panoramique sur la baie d’Opunohu (à gauche), la baie de Cook (à droite), et (au centre) sur le mont Rotui qui culmine à 900 mètres.
Cette belle journée se termine en dégustant une Hinano sur la plage tout en regardant le coucher du soleil.
Hinano, c’est le nom de la bière produite par la Brasserie de Tahiti. C’est de loin, la marque la plus populaire en Polynésie.
Hinano est à l’origine le nom de la fleur de pandanus en tahitien.
La plage de Ta’ahiamanu
« NANA » Moorea
« Nana » signifie « Au revoir » en Tahitien.
Au lever du jour, je reprends le ferry pour Papeete.
Prochaine destination : Raiatea
Pour explorer le lagon en paddle, c’est par ici 
Vous n’imagimez pas combien un petit mot peut donner du baume au coeur quand on est à l’autre bout du monde
Vous n’imagimez pas combien un petit mot peut donner du baume au coeur quand on est à l’autre bout du monde