RAIATEA
Polynésie françaiseSur les bords du lagon
Tahiti – Raiatea – Vendredi 14 août 2020
Aéroport de Papeete. Je monte à bord d’un petit avion de la Compagnie Air Tahiti, direction Raiatea. Après 45 minutes de vol, l’avion commence sa descente vers Uturoa.
En route pour la Villa Ixora. J’ai réservé un petit bungalow au bord de l’eau.
J’ai envie de me faire plaisir, un bon dîner pour me réconforter car au fond de moi, je sens bien que la suite est incertaine.
Par chance, la villa Ixora dispose d’un restaurant au menu très apétissant. Le chef travaille les produits locaux.
Je me régale avec un mi-cuit de thon sauce vanille de Tahiti. Et en dessert, je craque pour une crème brûlée à la vanille de Tahiti servie avec une boule de glace coco.
Je m’endors bercée par les clapotis du lagon.
Raiatea a pour particularité de partager son lagon avec Tahaa, l’île voisine.
Ce n’était pas mon plan initial… Je devais être accueillie chez la grand mère d’un ami du paddle, tout était arrangé, du moins c’est ce que je croyais. C’était sans compter le spectre du Covid, les rumeurs et les peurs qui se répandent encore plus vite que la maladie elle même… C’est vrai que la semaine qui vient de s’écouler a vu le nombre de cas de Covid augmenter en flèche : un cluster dans un restaurant de Papeete, 43 nouveaux cas confirmés entre le 7 et le 9 août….
Dans la salle d’embarquement à l’aéroport de Papeete, comme convenu, j’appelle la grand mère pour lui indiquer que l’avion est bien prévu à l’heure. Et là, elle me dit « tu peux pas venir chez moi, ya les maladies ». Je n’en crois pas mes oreilles. Je me faisais une telle joie de rester chez elle. Dans une heure trente, j’arrive avec mes 2 gros sacs à Raiatea et je n’ai pas de plan B. J’allume mon ordi et tape dans la barre de recherche « Raiatea hébergement ». J’appelle une première pension, full, pas de dispo, une seconde même réponse. Je commence à m’inquiéter… Je contacte un 3ème hôtel et la chance a enfin tourné, je bénéficie d’une annulation… un bungalow est disponible, c’est complètement hors de mon budget, mais je n’ai guère le choix.
J’ai besoin de me poser et de réfléchir car pour la première fois, j’ai des doutes sur la continuation de mon voyage…
Le motu Ofetaro
Ce petit Motu se trouve juste en face de la Villa Ixora. Je pars du ponton avec ma planche. Thé, pain frais et confiture dans mon sac pour un petit déjeuner en mode Robinson.
Plus d’info pour une excursion en paddle au Motu.
Slow travel
Je reviens aux fondamentaux de mon voyage. Mon credo : m’imprégner des lieux, prendre le temps d’observer, de goûter, de rencontrer. Je ne suis pas aller si loin pour ne pas prendre le temps de découvrir la Polynésie.
Je n’y resterai peut être pas jusqu’à Noël… mais j’aviserai au fur et à mesure.
Je décide de passer 10 jours à Raiatea. J’ai pu négocier un bon prix pour mon petit bungalow. Car à la villa Ixora, les annulations pleuvent depuis les infos alarmantes au sujet de la montée des cas de Covid.
La route fait un grand crochet en longeant la baie de Fa’aroa. C’est l’embouchure de la rivière Fa’aroa, considérée comme la seule voie navigable de Polynésie.
Je prends la bifurcation par la route traversière qui sillonne et se faufile à travers les champs d’ananas. Patchwork rouge et vert. Très peu de circulation. L’atmosphère est paisible.
Le tour de l’ile
J’ai loué une petite voiture pour faire le tour de l’île. Environ 100 km de route côtière borde le lagon.
Je m’arrête pour acheter des noix de coco.
Un grand ciel bleu parsemé ici et là de nuages qui jouent avec la lumière du soleil.
Le paysage tourmenté avec ces karsts projetés vers le ciel.
Raiatea signifie « ciel lointain ». Son nom fait référence aux nuages clairsemés, typiques de l’île pour les navigateurs polynésiens.
Pré avec vue : les vaches broutent paisiblement en bordure du lagon.
Le plus petit des motu : comme échoué au milieu du lagon, quelques cocotiers ont pris racine sur un micro ilôt.
Les filets des pêcheurs sèchent suspendus à une branche, accrochés à un ponton ou enroulés sur un tronc.
Le marae de Taputapuatea
On surnomme Raiatea « l’île sacrée ».
Le marae de Taputapuatea est inscrit au Patrimoine mondial de l’UNESCO.
Le marae Taputapuatea est l’un des marae les plus importants de Polynésie française, tant par son symbole que par son caractère international. Les prêtres et les chefs guerriers s’y rendaient périodiquement. Ils venaient de tous les coins du Pacifique : Taha’a, Bora-Bora, Maupiti, Hawaii, Rarotonga, Rotuma (Fidji), Nouvelle-Zélande… Ces pays formaient à l’époque une grande alliance politique, religieuse et économique.
Ce site, dédié au dieu de la guerre Oro, est l’endroit où le monde des vivants (Te Ao) croise le monde des ancêtres et des dieux (Te Pō). Il exprime également le pouvoir et les relations politiques.
Je marche lentement entre les pierres parfaitement alignées. Ces pierres dressées face à la mer, je les obseve et les écoute.
En fermant les yeux, j’imagine les délibérations des chefs, les célébrations des prêtres, les pirogues traînées jusqu’à la mer, la construction d’une nouvelle terrasse. Toutes ces activités s’accompagnant de ce même bercement de l’océan qui aujourdhui parvient à mes oreilles.
Assises derrière leurs étals, les femmes proposent des mangues, des corossols, des bananes, des uru.
On l’appelle pomme étoile, sa peau est luisante d’un bordeau profond. Elle a bien la taille d’une pomme mais qund on la touche on dirait plus une prune. Pour la manger, il suffit de la couper en deux et de la déguster à la petite cuillère. Sa chair est laiteuse et sucrée.
Chemises à fleurs pour les chanteurs, Yuculélé et percussion enchainent des refrains entraînants
Uturoa et son marché
Le PK 0 se trouve à Uturoa, la ville principale.
Cappuccino sur le port
À la sortie du marché, je marche vers la jetée. Je m’installe à une petite table de la boulangerie « Bon’ Apetahi ». Je commande un cappuccino bien mousseux, un pain au chocolat et un pain au raisin. Le ciel s’assombrit côté terre, une violente pluie s’abat d’un seul coup et crépite sur les pavés, un double arc en ciel se forme à l’horizon.
En arc, sur la jetée, le bec pointé vers la mer, les mouettes sont à l’affût du moindre morceau de poisson rejeté par les pêcheurs.
Rêverie au coucher du soleil
Sur le ponton, je profite des derniers rayons de soleil de mon dernier jour à Raiatea.
Une brise légère fait frissoner l’eau du lagon et caresse mes bras nus. Les yeux dans le vague, je profite de l’instant, de ce moment figé dans le temps.
Demain, c’est le départ pour Bora Bora…
Pour explorer le lagon en paddle, c’est par ici
Vous n’imagimez pas combien un petit mot peut donner du baume au coeur quand on est à l’autre bout du monde
Vous n’imagimez pas combien un petit mot peut donner du baume au coeur quand on est à l’autre bout du monde