San Miguel de allende

Confiné

DÉNI, CRAINTE ET DÉSILLUSION

Flash back sur cette 2ème semaine de mars 2020 où tout s’est accéléré pour s’immobiliser

Mercredi 11 mars 2020 : l’annonce

Je quitte Mexico pour San Miguel de Allende, l’avion n’est pas complètement plein. Posté à la descente de l’avion, masque sur le visage, les bras tendus équipé d’un thermomètre laser un agent de l’aéroport vérifie la température de chaque passager. Les vieux souvenirs de Hong Kong pendant le SRARS* remontent en moi.
*(Nota : Pendant l’épidémie de SRAS, en 2003, j’habitais à Hong Kong).

Dans la navette de l’aéroport de Guanajuato pour San Miguel, nous sommes trois passagères : deux américaines et moi-même. Mary, très chic avec son chemisier en dentelle et ses boucles d’oreilles scintillantes vient chaque année à San Miguel pour le Festival International de Tango. Jane a quitté un Chicago enneigé pour décompresser une petite semaine au soleil mexicain.
Elle consulte son téléphone et nous informe que l’OMS vient de déclarer que l’épidémie de Coronavirus est désormais qualifiée de pandémie car dépassant la barre des 100 pays infectés dans toutes les zones du globe.
Un silence s’ensuit…
Je me dis tout bas, zut cette annonce ne va qu’amplifier le phénomène de panique. J’espérais que le Covid-19 ne soit qu’une brève passade, un non-événement qui se résorberait aussi vite qu’il avait commencé.
Car au Mexique, j’ai encore l’impression d’être bien loin de tout ça. Preuve en est par les chiffres : seulement 11 cas au 11 mars pour un pays comptant plus de 180 millions d’habitants. L’Amérique Centrale comme l’Amérique du Sud sont très peu touchées. Le virus sévit en Chine et en Europe. En Italie notamment où le nombre de cas explosent et en France où la situation devient inquiétante. La France compte 2 281 cas confirmés de coronavirus, 48 morts. Plus de 500 nouvelles contaminations ont été enregistrées en 24 heures…

Un peu comme si de rien n’était

12, 13 et 14 mars 2020

Mes 3 premiers jours à San Miguel se passent un peu comme si de rien n’était même si le Coronavirus est sur toutes les bouches.
Et a viralement déjà infecté la toile.

Toutes les boutiques sont ouvertes, les places et les rues sont animées.

Adepte des « pensées magiques », je me persuade qu’il suffit d’y croire et de rester optimiste pour que je passe entre les mailles du filet. Hélas, tous mes jolis rêves à venir vont s’évaporer en moins de 48h.

Samedi soir sur un rooftop

Samedi soir, je retrouve des amis de Marianne (mon amie de Hawaii qui me prête sa maison à San Miguel). Le traditionnel « hug » a été remplacé par un « shaka » 🤙 pour que chacun garde ses distances.
Nous nous installons à une large table sur le rooftop du restaurant Atrio réputé pour sa vue imprenable sur la Parroquia. Confortablement assise dans un grand fauteil, je profite du coucher de soleil et admire le clocher qui s’illumine. Pensive, je remue machinalement sur la table mon verre au rebord couvert de cristaux rouge salé et pimenté : un cocktail Mezcal tamarin.
La conversation va bon train autour du Coronavirus… Sandy annonce repartir aux Etats Unis, à Maui, effrayée car le Mexique ne prend absolument pas le situation au sérieux.
Le président AMLO montre des amulettes en proclamant qu’elles le protégeront du Coronavirus…
Sandy
 me questionne sur mon voyage. Je parle de mes prochaines étapes, Puerto Vallarta, puis Tullum et ensuite Cuba… Elle me fixe du regard en hochant la tête et me dit « I don’t know if you’re an absolute optimistic or just oblivious… »
Et si elle n’était pas qu’une simple rabat joie, mais qu’elle était juste lucide et moi dans le déni.

Un mois avant : c’était loin, c’était en Chine

Le 17 février, Xavier, un ami du club de paddle, m’avait envoyé un lien vers un site représentant la carte du monde et l’évolution de l’épidémie en temps réel accompagné du petit message suivant :
« Bonjour Christine,
Un lien pour te tenir informer sur l’évolution du coronavirus et tes futurs déplacements autour du globe – lien actualisé en permanence :
COVID-19 Dashboard by the Center for Systems Science and Engineering
Fais nous rêver avec tes magnifiques images.
Aloha
Xavier »

À l’époque, en France, il n’y avait qu’une dizaine de cas.
À l’époque sur CNN, un médecin spécialiste des maladies infectieuses réitèrait que le risque de coronavirus aux États-Unis est « très minime » car seulement 15 cas sont identifiés et circoncis.
On était loin d’imaginer l’amplitude et la gravité que prendrait ce Coronavirus.
Je ne pensais pas que j’allais consulté ce site quasi quotidiennement un peu comme on vérifie la météo avant de sortir et regarder l’évolution non pas des températures mais du nombre de cas par pays.

Touche pause

Mardi 17 mars 2020

Quelques mots échangés sur Messenger avec mon amie Elisabeth
« Coucou, Ça va… Juste confiné… et toi ?
J’avoue que tu as de la chance. Vous êtes touchés ? En France c’est une situation incroyable… »

Suivi d’un long appel…
STOP tu ne bouges plus tu fais un peu de réserve, riz et pâtes, au cas où…
J’envoie un message à mon amie Marianne lui faisant part de mes craintes de continuer à voyager, de ma peur de me retrouver coincer à Cuba… Je lui demande si je peux rester un plus longtemps dans sa maison.
Elle répond  immédiatement « Yes, of sure. Be safe. »
Soulagée. Je respire, j’ai un toit.
Il n’y a rien de pire que d’être dans l’incertitude, là je vais mieux, j’ai pris une décison. Mon choix est fait, je reste à San Miguel et mets mon tour du monde en pause.

Les jours suivants messages de certains amis parisiens affolés : « tu dois rentrer, tu es sûre que tu ne veux pas rentrer, prens un avion tant qu’il y en a encore, je suis inquiète pour toi… »
Rentrer, oui mais pourquoi ? Rentrer, où aussi ? Ce retour n’aurait aucun sens.
Et sans compter les risques du voyages bus + attente dans l’aéroport + un premier vol +escale + nouvelle attente dans l’aéroport de Mexico + un deuxième vol + arrivée à Paris en pleine tourmente…
Un scénario juste impossible pour moi.

Un week end rempli de doutes

14 et 15 mars 2020

Le weekend, je me questionne sur la suite de mon voyage, ma prochaine étape Cuba, j’ai beaucoup d’hésitations et aussi quelques craintes. Et si je me retrouve coincée à Cuba !
La situation s’agrave et se précipite en Europe. La France vient de prendre des mesures de confinements.
Confinement, ce terme qui était réservé aux animaux, aux élevages de poulets ou canards infectés par la grippe aviaire, voilà maintenant qu’on l’applique à la population d’un pays !
CONFINÉ : interdiction de se déplacer…

Dans 2 jours, je dois partir pour ma prochaine étape Puerto Vallarta sur la Côte Pacifique à 11 h de bus. Je suis tiraillée. Je confirme mes trajets en bus et je prépare mon 1er sac tout en ayant une boule au ventre.  Je suis l’évolution de la pandémie en France et dans les autres pays, les frontières se ferment…
Je suis mal à l’aise, une petite voix au fond de moi me dit si ca tourne mal, tu fais quoi avec tes 2 sacs ?

Alors que le nanoscopique coronavirus se prend pour le maître du Monde et anéanti le monde du voyage, je  tente d’organiser mes pensées et de planifier mes prochaines semaines.

AVANCER MALGRÉ L’IMMOBILITÉ

Les rue pavées se sont vidées, les restaurants ont fermé les uns après les autres, les portes des boutiques sont cadenassées, les petits vendeurs de rues ont disparu, les places publiques sont désertées.  La peur du Covid-19 a eu raison des passants, des badauds, des derniers touristes.
Plus aucun pas ne résonne…

La planète se claquemure et guette le pic de l’épidémie. Près de 3,4 milliards de personnes sont astreintes à rester chez elles, soit 43% de la population mondiale !
Les transports sont au point mort.

Lundi 30 mars 2020

Le Conseil général de la salubrité du Mexique a déclaré l’Urgence sanitaire nationale face à l’épidémie due au coronavirus. Il faut s’abstenir d’activités en dehors du domicile,  garder une distance saine et des mesures d’hygiène de base (les gestes « barrière »). L’ensemble de ces mesures sont connues au Mexique sous le nom de la Jornada Nacional de Sana Distancia (trad : Journée Nationale de la Saine Distance) qui restera en vigueur au moins jusqu’au 30 mai 2020.

Samedi 11 avril 2020

La veille de Pâques, un mois jour pour jour que j’ai posé mes 2 gros sacs à San Miguel.

Lo fi beats jazzy en fond, un peu d’air circule entre la chambre et le salon, il n’y a bien que l’air qui ait le droit de bouger librement en cette période de confinement.
Le fait d’avoir du temps me fait perdre la notion du temps. Les jours se ressemblent, le dimanche n’est pas différent du lundi, qui ne l’est pas du mardi…

Le monde est malheureusement à l’arrêt et mon projet de tour du monde en suspens.
Pas facile de garder le moral pendant cette période assez noire. Pourtant, je me dois d’être patiente et de rester positive en rêvant à des jours meilleurs.
Ce qui se passe dans le monde, c’est une chose.
À moi de choisir comment naviguer pendant cette crise.
Qu’est-ce que je veux créer pour moi ?
Comment je veux préparer la suite ?

MA ROUTINE DU CONFINEMENT

Comme tout ce que j’aime – le paddle, les rencontres, les visites culturelles, les terrasses de cafés – n’est plus possible pour l’instant,
je dois m’organiser pour trouver un sens à mes journées
, seule entre 4 murs.

Ma routine matinale :
Pas besoin de réveil matin. Je me réveille avec le cocorico du coq des voisins, le roucoulement des colombes, les piaillements des petits oiseaux nichés dans l’arbre et les aboiements des chiens du quartier. J’ouvre les rideaux : le ciel est immuablement d’un bleu intense. Je grimpe les marches pour monter sur le rooftop et admirer la vue sur la ville qui s’éveille doucement.

Ma routine entraînement :
Il est hors de question que je me laisse allée, sinon la reprise du paddle va être très difficile, en plus j’ai un besoin physique et mental de faire de l’exercice.
Rendez-vous matinal pour une à deux heures de yoga ou Xtend-barre avec mes coach préférées sur Youtube :  Nathalie et KelLes cours sont progressifs et ça me fait un bien fou.

Ma routine bien être :
Au quotidien, j’ai instauré un petit rituel de qi cong du visage. C’est bon pour le moral, ça permet de décompresser. #Positiveattitude !
Une à deux fois par semaine, je réalise un masque à la papaye maison que je confectionne avec une tranche de papaye bien mûre, écrasée ou mixée avec un blender à laquelle j’ajoute une cuillère de miel. J’applique ce masque sur le visage, le cou et le décolleté et le laisse poser pendant une vingtaine de minutes. Bonne mine assurée.

Ma routine culture :
Je profite des visites virtuelles crées par de nombreux musées. C’est le moment de parfaire ma culture artistique et de flâner devant les tableaux (pour une fois sans une foule de visiteurs) !
J’ai pu ainsi visiter la Fondation Louis Vuitton (Paris), le LACMA (Los Angeles), le Musée Frida Kahlo (Mexico), l’exposition Pierre Soulages – La puissance créatrice à l’espace culturel Lympia (Nice), l’exposition Voyage Voyages au MUCEM (Marseille), l’exposition Van Eyck – Une révolution optique – au Musée des Beaux Arts de Gand.
Je me suis aussi promenée dans les plus grandes galeries du monde à Londres, New York, Hong Kong, Paris… 

Ma routine formation :
C’est une occasion unique pour apprendre l’espagnol. Je m’y suis mise de façon assidue : je pratique tous les jours avec l’application Duo Linguo qui est plutôt ludique.

Ma routine farniente :
L’avantage d’avoir du temps est de pouvoir faire une sieste. Je ferme les rideaux, je m’allonge et pense à de belles choses pour me détendre. Pas besoin de dormir des heures. Une petite sieste de 20 minutes est amplement suffisante et permet de recharger les batteries.

Ma routine cuisine :
Même si je ne peux pas me déplacer à travers le Mexique, j’explore la cuisine mexicaine. Un pays se découvre aussi par l’assiette wink
Je prépare et teste de nouvelles recettes, des plats typiques au plus insolites.

Mon guacamole maison

Je l’ai préparé avec un avocat bien mûr acheté le matin au marché. J’ajoute une demi tomate, de l’oignon haché, de la coriandre, du citron vert et de la salsa piquante.

Une salade de nopales

Manger des cactus ! Le nopal dont les épines ont été retirées en grattant la feuille, est délicieux en salade accompagné de tomates, oignon et fromage.

Le poulet sauce Mole

Ce n’est pas le plat le plus apétissant mais c’est vraiment excellent. Le mole s’achète en pâte au marché, Il suffit juste d’ajouter de l’eau, de faire chauffer pour retrouver la consistance onctueuse de la sauce.

En savoir plus sur le Mole

 Une sauce née du mariage de deux des ingrédients les plus emblématiques de la gastronomie et de l’agriculture mexicaine : le piment et le chocolat.  Avant l’ère coloniale, le mole était déjà servi aux empereurs aztèques et offert aux dieux.
Chaque région a ses recettes qui lui sont propres et chaque famille la sienne.
Les ingrédients traditionnels de la sauce sont : du cacao, différents sortes de piments, des tomatillos (tomates vertes), des cacahuètes, des bananes plantain, des tortillas frites et émiettées. On peut y ajouter des amandes, des pruneaux secs, des graines de sésame, de la canelle… Chaque produit est torréfié puis écrasé au pilon et est ensuite ajouté à un bouillon, à assaisonner et surveiller avec constance pour obtenir la texture finale qui se veut onctueuse. 

Masquer

Le chile relleno 

Un plat originaire de la ville de Puebla préparé par Elena.
Elena, c’est mon unique visite, c’est la femme de ménage de mon amie Marianne. Chaque semaine, le lundi et le jeudi, à 9h, la porte s’ouvre, c’est Elena avec son balai de paille et un seau qui d’une voix toujours enjouée lance « Buenos dias. Que tal ? ».
Avec Elena, nous avons sympathisé et ainsi j’ai pu touché de plus près à la vie quotidienne au Mexique.

Le poulet sauce Mole

Ce n’est pas le plat le plus apétissant mais c’est vraiment excellent. Le mole s’achète en pâte au marché, Il suffit juste d’ajouter de l’eau, de faire chauffer pour retrouver la consistance onctueuse de la sauce.

En savoir plus sur le Mole

 une sauce née du mariage de deux des ingrédients les plus emblématiques de la gastronomie et de l’agriculture mexicaine : le piment et le chocolat.  Avant l’ère coloniale, le mole était déjà servi aux empereurs aztèques et offert aux dieux.
Chaque région a ses recettes qui lui sont propres et chaque famille la sienne.
Les ingrédients traditionnels de la sauce sont : du cacao, différents sortes de piments, des tomatillos (tomates vertes), des cacahuètes, des bananes plantain, des tortillas frites et émiettées. On peut y ajouter des amandes, des pruneaux secs, des graines de sésame, de la canelle… Chaque produit est torréfié puis écrasé au pilon et est ensuite ajouté à un bouillon, à assaisonner et surveiller avec constance pour obtenir la texture finale qui se veut onctueuse. 

Masquer


Pour cette recette de Chile relleno, Elena a utilisé des piments poblano (similaire au poivron en taille mais plus pimenté) qu’elle a farci avec du fromage (queso asadero), de la viande de porc, des piments et des raisins secs.

Du chorizo verde

Du chorizo à cuire préparé avec de l’epazote qui lui donne cette couleur vert vif et servi avec des haricots noirs. L’epazote est vendue fraiche au marché. Ces grandes branches un peu comme de l’ortie, ses feuilles odorantes sont d’un vert tres vif. Son gout est difficile à décrire : un mélange de citron, menthe, oseille, moutarde. L’épazote aurait des vertus digestives.

LA VILLE MASQUÉE

Le confinement n’est pas total à San Miguel, je saisis cette chance de pouvoir marcher et découvrir la ville dans ses moindres recoins : une ville au ralenti mais qui s’active pour faire face au Coronavirus, système D et débrouillardise.

Une équipe en combinaison blanche toute droite sortie de Star Wars asperge chaque matin toutes les rues et passages de desinfectant.

A l’entrée de chaque commerce est posé un flacon de gel hydroalcoolique.

Des plaques de Plexiglas sont installées dans bon nombre de magasins, et notamment aux caisses de supermarché pour protéger les employés.

Un sens de circulation a été instauré au marché.

Des bandes de plastique jaunes et noires ont été aposées sur tous les bancs publics en barrant l’accès pour interdir de s’asseoir.

Au fur et à mesure, tous les visages se sont recouverts de masques. Mais pas des masques chirurgicaux, mais des masques rigolos en tissus bariolés : imprimés fleuris, rayures, tête de mort, sourire… Et le plus drôle, le masque du boucher, un groin de cochon rose.
Les petites échoppes de masques se sont mises à pulluler.
Pour être fashion, le masque peut se porter au niveau du menton, en collier autour du cou, en bandeau sur la tête, en baillon sur la bouche, en boucle d’oreille simplement accroché à une oreille, ou bien encore en guise de mini sac à main. Comme si juste porté sur soi le masque suffisait à rassurer…🤔

Jeudi 30 avril 2020

Ça fait aujourd’hui 3 mois que j’ai quitté la France pour mon tour du monde, c’est à la fois peu mais ça semble être il y a un siècle tant les évènements improbables se sont enchaînés depuis !
Aujourd’hui, j’aurais du prendre l’avion pour Guatemala City…
Ça fait 2 jours que je ne suis pas sortie de la maison. Ce matin, je pousse la porte de la maison et quitte ma rue pour me rendre compte que la vie existe toujours.

Vivre avec

Dimanche 17 mai 2020

Je suis toujours à San Miguel, 10 semaines plus tard…
Vague à l’âme.
Pourtant je ne suis pas à plaindre, mais v
oyager me manque, bouger me manque, faire du paddle me manque, rencontrer des gens me manque.
J’ai beau avoir pris l’habitude d’être dans mon cocon au soleil de San Miguel, j’ai  quelques moments de déprime : c’est difficile de ne pas pouvoir me projeter dans l’avenir. Je ne sais pas si je pourrais repartir cet été !

Je consulte le site de l’ambassade de France au Panama (ma prochaine étape prévue fin mai) : accès interdit aux non résidents et suspension des vols internationaux reconduite jusqu’au 22 juin 2020. Un confinement total est en place.
La lecture des informations sur le site de l’ambassade française au Pérou (j’avais prévu d’y aller fin juin) est encore moins réjouissante : frontières fermées, prorogation de l’état d’urgence jusqu’au 30 juin et confinement social obligatoire avec couvre feu.

Je dois réajusté mes plans…

Je dois arrêté d’attendre, c’est trop compliqué d’imaginer la suite. Là, je suis heureuse ! J’ai pris mes aises dans la maison, j’ai mon espace bien être (la salle de bain), mon espace yoga (un grand kilim orange dans le salon), mon espace rêve et mon espace écriture (le roof top), mon espace découverte et expérimentation (la cuisine), mon espace jardin (le patio fleuri).
Je me suis rattachée à ma vie quotidienne, une belle introspection. Je vis au rythme du soleil, sur mon rooftop avec la vue sur les clochers, les toits, les arbres et les montagnes.
Je vois la nature changer chaque jour, les cactus fleurissent, les roses s’ouvrent, les citrons s’arondissent, les bourgeons du mandarinier éclosent, les rues se métamorphosent, le violet a laissé place au rouge, le jacaranda se fane remplacé par l’éclat du tulipier.

Et après ??

Lundi 18 mai 2020

Une semaine que la France est déconfinée. Les commerces ont réouverts, il y a foule dans le bois de Boulogne, il y a du bruit dans les rues.
Mon amie Elisabeth m’appelle, morose elle n’a pas vraiment envie de sortir, elle a envie de dormir. Elle se sent agressive vis à vis des gens qu’elle croise, si une personne la frôle au supermarché elle a le sentiment d’être attaquée. Ça s’appelle le syndrome de la cabane me dit-elle.

Voir la vie en rose

Lundi 1er juin 2020

Je suis toujours au Maxique, je suis toujours à San Miguel…
La vie commence à reprendre. Restaurants et cafés réouvrent les uns après les autres. Tous comme les boutiques, avec beaucoup de restrictions : tapis à l’entrée imbibé de desinfectant, masque obligatoire, distribution de gel hydroalcoolique et prise de température, limitation du nombre de personnes à l’intérieur.
Le virus est toujours là, invisible mais bien présent.
Je continue mes promenades multicolores appareil photo en main.

Pour continuer l’aventure, je vous emmène sur le Lac Chapala, le plus grand lac du mexique

Écrivez-moi.
Vous n’imagimez pas combien un petit mot peut donner du baume au coeur quand on est à l’autre bout du monde embarassed