La SUP 11 City Tour

Friesland – Pays Bas

Pourquoi faire la SUP 11 ?

C’est une course d’ultra longue distance

Pour la navigation sur les canaux

Pour la découverte de la région historique de Friesland

Pour la solidarité entre les compétiteurs

Pour une organisation au top

SUP 11 City Tour

Infos & Historique

On la surnomme « The Ultimate Challenge » : c’est 220 kilomètres de course en SUP en 5 jours. 

Distance – itinéraire 

5 étapes :
J 1 : 48,2 km de Leeuwarden à Sloten. 1 pause à Sneek au km 30.
J 2 : 45,5 km de Sloten à Workum
J 3 : 41,3 km de Workum à Franeker.
Time Trial de Workum à Witmarsum
J 4 : 42,6 km de Franeker à Dokkum
J 5 : 27,2 km de Dokkum à Leewarden en non stop.

Plus d’infos :
SUP 11 City Tour

SUP 11 Ciry Tour
Programme
  • 220 km en 5 jours
  • Départ de Leewarden
  • Navigation sur canaux et lacs
Quoi emporter ?
  • À boire : perso, j’emporte toujours de l’eau de coco bien fraiche, à la fois énergisante et très hydratante
  • Un petit truc à manger si vous le souhaitez
  • Crème solaire indispensable et un lycra pour vous protéger
  • Des tongs ou des baskets pour se promener sur l’îlot car les pierres volcaniques et les coraux sont coupants. 
Comment y aller ?

Direction Lanikai Beach. Garer la voiture dans une des rue perpendiculaire à Mokulua Dr.
Nota : Le weekend, il est interdit de se garer à Lanikai. Vous pourrez laisser la voiture sur le parking de Kailua Beach Park. Le départ de la plage de Kailua ajoute un bon kilomètre à la distance à parcourir en paddle.

Adresse : 1077 Mōkūlua Dr, Kailua, HI 96734, États-Unis

 

SUP 11
SUP 11

Ma course

Le 7 septembre 2021

Un mardi matin pas comme les autres
7 heures du matin, le jour se lève, je suis au bas de mon immeuble. Les planches sont bien protégées dans leur housse. Hervé vérifie une dernière fois qu’elles sont bien arrimées sur le toit de la voiture et c’est parti pour la SUP 11-City Tour  : The ultimate challenge.
Hervé et moi, on est dans le même club, l’ACBB, on navigue sur la Seine, on s’entraine ensemble et on partage cette même passion pour la longue distance. Herve et moi échangeons nos angoisses et nos craintes : Est-ce que le parcours est bien indiqué ? Est-ce qu’on ne va pas se perdre dans les méandres des canaux ? Est-ce que j’ai pris la bonne planche ?
Plusieurs questions me hantent depuis ces dernieres semaines : est-ce que je vais réussir à tenir le chrono ? Car oui, j’aime pagayer longtemps, j’aime pagayer loin mais ma cadence n’est pas très élevée… Comment mon corps va-t-il résister à cet effort non seulement intense mais aussi répété sur 1, sur 2, sur 3, sur 4, sur 5 jours ? Vais-je trouver l’énergie suffisante pour terminer ?
Nous avalons les kilomètres d’autoroute. Nous passons la frontiere France – Belgique, puis Belgique – Pays Bas. Nous croisons des camions de tous les coins de l’Europe. Nous apercevons notre premier canal. Je l’observe avec attention,  je le suis des yeux, je l’analyse mètre par mètre, je m’imagine demain sur mon paddle sur un canal comme celui-ci.
SUP 11

La SUP 11 City Tour m’a toujours fait rêver depuis que j’ai commencé les courses et suis devenue accro aux longues distances. Cette course était en haut de ma liste et je savais qu’un jour je la ferai, mais pour concrétiser un tel projet, il fallait que je sois prête et physiquement et mentalement. Il fallait trouver le bon moment…  Je savais qu’Hervé, mon compagnon pour la Tawara, s’était inscrit sur la 11 City. Après mes 78 km sur le Tarn, j’avais besoin d’un nouveau challenge. J’ai hésité, j’ai réfléchi et c’est décidé, j’y vais. Le 22 juin, je clique sur « Register », c’était 73 jours avant la course.

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Le 8 septembre 2021

J 1 : Ma course contre la montre – De Leeuwarden à Sloten –
C’est la plus longue étape, ma gorge est nouée car je sais au fond de moi qu’avec avec ma moyenne habituelle, ce sera extrêmement serré pour terminer avant les barrières horaires. Un seul but en tête : ne pas me faire éliminer. J’enfile mon dossard, le 63. J’enfonce mon chapeau. Je boucle ma banane. J’ajuste le tuyau de ma poche à eau remplie de ma potion magique. J’emporte dattes, bananes séchées et amandes. Je suis prête. Lors du briefing, je fais la connaissance de Pierre-Yves Mouy compétiteur chez les « Grand Masters ». On sent la tension monter, certains boivent un dernier café, d’autres s’échauffent.
Moins de 5 minutes avant le départ. Je pose ma planche sur l’eau, je me positionne à côté des 4 dossards noirs, les « Grand Divas « – un nom très flatteur pour ma catégorie 😉 2ème coup de sifflet, je respire profondément. Départ dans 1 minute. C’est parti, coup de pagaie rapide.
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Un premier pont à passer, je me baisse, et continue à pagayer. Un deuxième pont plus bas, position squat, je me relève, le canal tourne à gauche, puis à droite. Un nouveau pont, je dois m’accroupir pour ne pas me fracasser le crâne. Encore un pont au tournant, cette fois je dois carrément m’allonger sur ma planche, j’avance avec mes mains comme en crawl. Je pense en moi même, un peu plus bas et je serai en mode sous-marin !!
SUP 11
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Je laisse la ville derrière moi, les compétiteurs hommes me doublent tel des fusées, j’admire leur technique, leur puissance.
Du paddle sur un canal, c’est une première pour moi, je n’ai jamais navigué sur une eau juste inerte.
Zéro courant, je dois pagayer à fond et à fond tout le temps.
Je rejoins Erika une américaine qui deviendra ma compagne de course.
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J’aperçois les drapeaux bleu et blanc signalant l’arrivée à Sneek. Ces 30 premiers kilomètres decisifs sont achevés, j’ai une demi-heure d’avance sur la barrière horaire, je suis tellement heureuse. J’engloutis coquillettes et bouillon, je recharge ma poche à eau et c’est reparti. Sereine, je pagaie et j’en profite pour jouer la touriste : j’admire les maisons de briques, l’ancienne porte avec ces 2 tours enjambant un des canals
Je sonne la traditionnelle cloche à Sneek, pour marquer mon passage.
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Je trouve mon rythme. Les maisons défilent. Les bateaux me dépassent. Je prends plaisir à glisser dans leur sillage.
Je m’approche du Slotermeer, le dernier lac à traverser. Le vent souffle en latéral, je zig zag de bouée rouge en rouge, je retrouve quelque peu ces sensations de glisse procurées par l’ocean.
J’aperçois le grand moulin qui se dresse à l’entrée de Sloten. Arrivée sous les applaudissements, soulagée d’avoir terminé dans les temps.
Je retrouve mes nouveaux amis de course Kirsten Marina Lefeldt, Karl Eugster, l’ambiance est là.
SUP 11
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Le 9 septembre 2021

J 2 : Le jour (non) Le canal le plus long
La nuit a été courte, beaucoup de mal à trouver le sommeil. Fatiguée mais motivée, c’est parti pour Workum.
La matinée démarre bien à la fraicheur des arbres, tel un serpent le canal ondule et se faufile sous le feuillage.
L’après midi, changement de décor, entre 2 rangées de roseaux, à perte de vue le canal s’étire.
Je suis seule, ciel de plomb, eau de plomb, ma planche est lourde. J’avance difficilement et mécaniquement. Pas une once de courant, pas un souffle de vent, ma sueur coule le long de ma nuque, je trempe mes mollets dans l’eau pour me rafraichir et c’est reparti. Je passe en mode automatique. Des roseaux à gauche, des roseaux à droite. Des vaches noires, des vaches noires et blanches, des vaches blanches et noires, je rame et rame encore et encore.
Des petites maisons se profilent enfin à l’horizon, je tiens le bon bout.
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Le 10 septembre 2021

J 3 : La course dans la course
Départ pour le « Time trial ». Je pagaie à fond, je tiens un bon rythme. Xavier Bliss me lance « Allez, tu ne lâches rien », je me sens des ailes, je sens l’énergie et l’adrénaline de tous les concurrents, je donne tout ce que j’ai. Et la ligne des 12 km est franchie !
Pause rapide et c’est reparti pour 30km.
La fatigue se fait sentir… Je maudis ma planche qui n’avance pas !
Erika me retrouve, elle est aussi heureuse que moi. Nous nous motivons mutuellement et pagayons côte à côte. Nous arrivons sur un large canal. Je croise des péniches, des grues, ça me rappelle la Seine.

Le 11 septembre 2021

J 4 : l’aileron cassé
Je n’ai pas bien dormi. Le ciel est gris. Le temps est brumeux, ma tête aussi.
Bientôt l’heure du briefing. Je prends ma planche et là Pierre-Yves me dit « tu as vu ton aileron est fendu ». Interloquée, dépitée et furieuse, je ne comprends pas. Il me raconte ce qui c’est passé. C’est Bob, un des supporters à quatre pattes, un Saint Bernard de 80 kg qui a sauté sur ma planche et crac a explosé l’aileron. Le départ est dans moins de 20 minutes, la team Mouy essaie de faire une réparation de fortune avec des bouts de scotchs. Angel Ania un compétiteur espagnol voit ma mine désespérée. Il me dit « momento ». Il court vers son camion et me rapporte un aileron. Zut, je n’ai pas non plus la clé allen pour dévisser, il repart au camion et rapporte l’outil. Il fixe mon aileron. En souriant il me lance « aleta muy rapida ». Je l’aurai embrassé tellement j’étais contente et soulagée. Je suis très touchée par cette solidarité, mais également ça me serre de leçon, prochaine fois j’apporterai le second aileron avec moi.
C’est parti pour la quatrième étape, de Franeker à Dokkum
Passage d’un première écluse puis d’une seconde.
Focus je pagaie et pagaie jusqu’à l’arrivée.
SUP 11
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Le 12 septembre 2021

J 5 : La chute – les ultimes 27 km pour relier Dokkum à Leeuwarden
C’est un gros morceau à faire d’une traite. Je me sens à la fois fatiguée mais pleine d’énergie.
Sparadrap bleu sur chaque doigt tel des peintures de guerre pour éviter toute ampoule. C’est parti.
Je tiens la cadence avec un vent de côté qui me donne des ailes
J’admire un vol d’oies sauvages.
La machine chauffe, je rêve de plonger mes mollets dans l’eau fraiche… Et plouf, la chute, je me retrouve dans l’eau. Quelqu’un a du m’entendre là haut… Je remonte sur ma planche, revivifiée, j’attaque les derniers kilomètres.
Je passe sous l’étonnant pont recouvert de faïence bleue. Pour la petite histoire, chaque carreau représente un des patineurs qui a participé au fabuleux circuit des 11 villes néerlandaises, quand le grand froid gèle tous les cours d’eau.
SU 11
Les premières maisons de Leeuwarden sont en vue.
Je lutte contre un vent de face sur la dernière ligne droite
J’entends les applaudissements et les encouragement des spectateurs. J’ai les larmes aux yeux, c’est l’arrivée ♥️
Marije Elgersma me remet la croix du SUP 11 City Tour.
Je suis tellement heureuse.
Qu’importe mon classement, la sensation d’accomplissement est bien là en franchissant la ligne d’arrivée ! Je suis allée au bout de cet « Ultimate Challenge » de 220 km, je suis allée très loin en moi. J’ai découvert de nouveaux paysages, j’ai découvert de nouvelles ressources en moi. Je me suis fait plaisir, j’ai partagé de bons moments. J’ai vécu une expérience extraordinaire dont je me souviendrai pour toujours.

Merci à toute l’organisation du SUP 11-City Tour, aux supporters la team Pierre-Yves Mouy, à Hervé Barriere. 

SUP 11

A faire absolument : la SUP 11 City Tour

Si vous etes un adepte des longues distance, c’est LA course qui doit être dans votre top 3