La TAWARA
Gorges du tarn – France
Pourquoi faire la TAWARA ?
Pour naviguer dans les rapides
Pour la découverte des Gorges du Tarn
Pour passer en SUP sous le Viaduc de Millau
Infos
La Tarn Water Race ou TAWARA, c’est une compétition internationale ouverte aux Canoës, Kayaks et Stand-up paddle.
Cette course se déroule sur le Tarn. La rivière suit librement son cours et au fil des millénaires a creusé les Gorges du Tarn qui sont inscrites au Patrimoine Mondial de l’UNESCO. Vous conclurez votre périple par un passage inoubliable sous le vaisseau majestueux qu’est le Viaduc de Millau.
Distance – itinéraire
80 km avec 6 portages :
– La Malène
– Le Pas de Souci: c’est un portage d’1 km pour le franchissement de l’éboulement du Pas de Soucy. Vous pouvez utiliser un chariot sur roues pour vous faciliter la tâche.
– Les Vignes
– Millau x3 pour franchissement de seuils
Programme
- 80 km
- Départ de Saint Chély du tarn
- Arrivée Saint Rome de Tarn
- Navigation sur une rivière en classe 2 avec un passage de rapide en classe 3
Quoi emporter ?
Obligatoire :
- Le casque
- Un gilet d’aide à la flottabilité, marqué ISO 12402-5 ou CE avec la norme EN 393
- Une paire de chaussures fermées
Pour la planche
Le SUP gonflable est conseillé (en raison des niveaux d’eau variables et des obstacles dans le lit de la rivière) mais faisable en rigide (si on n’a pas peur de lui faire quelques bosses).
Pour l’aileron
- Soit un aileron souple
- Soit un aileron relevable
Nota :
Le leash est interdit (décision préfectorale)
Comment y aller ?
Un sytème de navettes est mis en place de Saint-Rome-de-Tarn, lieu d’arrivée de la course vers Saint-Chély-du-Tarn, le lieu du départ de la course.
Le départ des navettes s’effectue à la base nautique de Saint-Rome-de-Tarn le dimanche à 5h30.
Les navettes sont à réserver lors de l’inscription.
Adresse : Base nautique de Sain Rome de Tarn
Où loger ?
Le plus simple est de réserver au Camping de la base nautique de Saint Rome de Tarn.
Des cabines sont à disposition.
Plus d’infos :
Sur le site de la TAWARA
Ma course
Le vendredi 11 juin 2021
Départ de Paris au petit matin. Sacs, pompes, pagaie tout est chargé dans la voiture d’Hervé. Hervé et moi sommes tous les 2 dans le même club, l’ACBB. On s’est entrainé pendant de longues heures sur la Seine, on a doublé le temps des sessions, on a multiplié les entrainements hebdomadaires. On a beaucoup échangé sur le materiel « Et toi, tu prends quel aileron ? Et le chariot ?… C’est ensemble allons partagé ce challenge de la Tawara.
Après 6 heures de route, nous apercevons les haubans du Viaduc de Millau. Ces cables comme des voiles strillent de blanc le vert de la montagne. Des poutrelles d’acier s’élèvent avec élégance vers le ciel. Le pont enjambe les 2 vallées.
Nous nous arrêtons pour la visite du Viaduc proposée par l’organisation. Gilet orange et casque sur la tête, on pénètre à l’intérieur du tablier dans les entrailles du Viaduc.
Durant cette visite, on nous explique que le Viaduc de Millau est connu pour être « l’ouvrage de tous les records » : longueur du tablier 2460 m, hauteur maximale 343m (soit plus haut que la Tour Eiffel), hauteur des pylones 87m (soit un immeuble de 29 étages).
En fin d’après midi, nous arrivons au Camping de la base à St Rome du Tarn. On s’installe dans le petit cabanon à deux pas de la riviere, et du point d’arrivée de la course de demain.
Je marche un peu le long de la rivière. Un large méandre sinue paresseusement entre deux collines. L’eau est calme, paisible. Je m’approche d’un grand chêne. Avec ma main, je caresse son tronc rugueux, je ressens sa solidité, sa tranquilité. Je vais m’en inspirer pour la course. Je me pose quelques instants, assise en tailleur, les yeux fermés, je me vois sur l’eau, je me sens bien, je suis heureuse.
Le samedi 12 juin 2021
Journée repérage et récupération des dossards.
Hervé et moi avons decidé de remonter en voiture de Saint Rome du Tarn jusqu’à St Chély du Tarn.
J’ai besoin de m’imprégner du parcours de la course, de repérer les passages un peu difficile, de visualiser les rapides.
Ce petit hameau semble si paisible… Mais en contrebas de la route, ça gronde, ça bouillonne, il y a plein de rochers. Je regarde Hervé d’un air désespéré. Comment passer sans se retourner, sans cogner, sans chavirer ?? Comment arriver à rester sur la planche ??
C’est le passage de la Sablière, des rapides de classe 3 qui nécessitent le port du casque !
Et voici le stade d’eau vive de la ville de Millau. Cette descente parait très fun oui, mais avec un kayak freestyle, avec une planche très longue, ça va être une autre paire de manche
Retour au camping en fin d’après midi. Opération gonflage des planches, préparation des boissons, arrimage des sacs, essai du dossard qui est beaucoup trop petit et me compresse la poitrine, je décide de découdre les côtés.
Il fait encore chaud et les prévisions s’annoncent encore plus chaude pour la journée de demain.
C’est l’heure du diner, du quinoa, du poulet et des noix. L’excitation est bien là, dans tout le campement, les voisins , trois gars à l’accent bordelais préparent leurs planches. Une unlimited, 18×24 avec aileron relevable et deux planches rigides. C’est leur 2ème Tawara.
Je vais marcher au bord de la rivière pour m’apaiser avant de me coucher. Un liseré de lumière ourle de petits nuages. Un léger souffle de vent fait frémir la surface de l’eau. Je respire profondément. Demain, c’est le grand jour
Le dimanche 13 juin 2021
5h45, un soleil orangé se lève au loin sur le Viaduc de Millau, dans la navette en route pour St Chély du Tarn.
Nous sommes 3 à l’avant, Fred le conducteur, un bénévole et kayakiste, Frank Garnier est life guard à Lacaneau, nous discutons tout au long du trajet. Il est arrivé quelques jours avant avec son camion et en a profité pour descendre avec sa planche différents portions. Je lui pose la question du passage des glissières. Sa réponse : « Tu t’allonges sur la planche, la tête vers l’avant et ça va glisser tout seul » Au bout d’une heure trente de trajet, nous sommes les premiers à arriver à St Chély du Tarn.
Peu à peu la plage se recouvre de planches bien alignées les unes à côté des autres, prêtes pour le coup de sifflet.
7h30 sur la plage, dans une heure près de 200 embarcations vont s’élancer pour relever le défit des 78km. Casque sur la tête, gilet sur le dos, je suis loin d’imaginer les sensations et l’adrénaline que je suis sur le point de vivre.
Encore 3km qui me semblent une éternité. Et je pagaie encore et encore. Je croise sur ma gauche la fameuse cascade signant l’arrivée toute proche. Je n’y crois pas, les 78km sont bouclés en 11h13, 87 au scratch et 5ème chez les femmes en SUP. Épuisée mais vraiment heureuse d’avoir réussi mon challenge de la Tawara.