TAWARA 2022

Ma 2ème édition

Gorges du tarn – France

Pourquoi faire la TAWARA une seconde fois ?

Parce que c’est  la course la plus ludique

Pour son cadre d’exception : les Gorges du Tarn

Pour passer en dessous du Viaduc de Millau

Tawara 2022

Infos 

Une semaine avant la course, nous recevons un message des organisateursnous indiquant que la course aura bien lieu (Ouf !!) mais comme il n’est pas tombé de véritables pluies dans la région depuis l’automne la course est raccourcie et fait donc 71 km.

Distance – itinéraire

La partie entre Saint-Chély-du-Tarn et La Malène (9 km) est supprimée.
Le départ a lieu à La Malène, sur la plage communale, le dimanche 12 juin à 9h.

Les portages et glissière :
– Au niveau du Pas de Soucy : il y a un portage d’1 km pour le franchissement de l’éboulement du Pas de Soucy. Il est possible d’utiliser un chariot.
– Glissière des Vignes
– Millau stade d’eau vive et glissières

Programme
  • 71 km
  • Départ de La Malène
  • Arrivée Saint Rome de Tarn
  • Navigation sur une rivière en classe 2 avec un passage de rapide en classe 3
Quoi emporter ?

Obligatoire :

  • Le casque
  • Un gilet d’aide à la flottabilité, marqué ISO 12402-5 ou CE avec la norme EN 393
  • Une paire de chaussures fermées

Pour la planche

Le SUP gonflable est conseillé (en raison des niveaux d’eau variables et des obstacles dans le lit de la rivière) mais faisable en rigide (si on n’a pas peur de lui faire quelques bosses).

Pour l’aileron 

  • Soit un aileron souple
  • Soit un aileron relevable

Nota :
Le leash est interdit (décision préfectorale)

 

Comment y aller ?

Un sytème de navettes est mis en place de Saint-Rome-de-Tarn, lieu d’arrivée de la course vers Saint-Chély-du-Tarn, le lieu du départ de la course.
Le départ des navettes s’effectue à la base nautique de Saint-Rome-de-Tarn le dimanche  à 5h30.
Les navettes sont à réserver lors de l’inscription.

Adresse : Base nautique de Sain Rome de Tarn

Où loger ?

Le plus simple est de réserver au Camping de la base nautique de Saint Rome de Tarn.
Des cabines sont à disposition.

Plus d’infos :
Sur le site de la TAWARA

Ma course

Le vendredi 10 juin 2022
J’ai rendez-vous à 10h à la base nautique de l’Ile Monsieur. Je retrouve Manu et Jean Claude. Nous sommes tous les 3 dans le même club, l’ACBB. Nous chargeons sacs, pompes, pagaies dans la voiture de Jean Claude. Et c’est parti pour ma deuxième Tawara.
Je suis d’autant plus heureuse car j’ai bien failli renoncer à mon défi… C’est en janvier après la Glagla Race que nous avions decidé de faire la Tawara. Mais au mois de mai, c’est à dire un mois avant j’avais de sérieux doutes sur ma participation… En effet, je me sentais très, très fatiguée suite à mon déménagement. Mes sessions d’entraînement sur l’eau ont été très limités et ma préparation physique s’est plutot résumée en portage de cartons et montées et descentes d’escabeau… De plus, je reçois un coup de fil de Manu m’annonçant dépité qu’il ne pourra pas venir suite aux complications de son opération. J’appelle mon 2ème comparse pensant qu’il ne serait plus partant (ce qui m’aurait donné une bonne excuse pour abandonner mon défi). Mais c’est tout le contraire, Jean Claude est plus motivé que jamais et propose de prendre sa voiture pour aller dans le Tarn. Impossible de me défiler et de le laisser tomber. Le même jour, j’apprends qu’une amie vient de se faire poser une prothèse à la hanche… Et là c’est doublement décidé, je ne remets pas à l’année prochaine, j’y vais.

Viaduc de Garabit

Avant le Viaduc de Millau, nous nous arrêtons pour prendre des photos du Viaduc de Garabit au dessus de la Truyere construit dans les années 1880 par Eiffel.

Camping de la plage

Nous arrivons à Saint Rome du Tarn. Nous posons nos affaires au camping de la plage. Je vais me promener le long de la rivière. Bientôt 19h, l’air est encore très chaud.

Le Viaduc de Millau

Le samedi 11 juin 2022
Après le petit déjeuner, nous prenons la voiture et roulons tranquillement vers le village de la Malène où nous devons retirer nos dossards.
Nous déjeunons les pieds dans l’eau pour essayer de nous rafraichir. Pâtes et poulet au menu de ce midi et ce sera encore pâtes et poulet au menu de ce soir. Je charge en sucre lent wink

Viaduc de Millau

De retour au camping, je gonfle ma planche. Je prépare mes boissons energétiques et les mets au frais. Je prépare un petit sachet avec des dattes, un autre sachet avec un mélange raisins et noix, un autre sachet encore avec des bananes séchés, et le dernier sachet avec ma purée de patate douce au miel pour le petit déjeuner. Je prépare mon lycra et mon gilet de sauvetage. 

Ma planche pour la Tawara
Le Viaduc de Millau

Nous retournons vers Millau où avons rendez-vous pour la visite du Viaduc.

Viaduc de Millau

Au coucher du soleil, je vais marcher le long du Tarn. J’inspire et respire profondément, je suis concentrée, c’est demain le grand jour.

Tawara
Le dimanche 12 juin 2022

7h, je charge ma planche sur la remorque et monte à bord de la navette. Je m’assieds tout devant pour ne pas être malade car la route est longue (1h30) et bien tortueuse pour aller jusqu’à la Malène. Je discute avec mon voisin de siège et sympatise avec mes 2 voisines. Ils sont tous originaires de Marseille. Ils naviguent beaucoup dans les Calanques. Je somnole aussi par moment. Dernier virage et après plusieurs manoeuvres, la navette se gare sur la plage.
Je descends ma planche, je la porte et la positionne sur le chemin du départ.

Tawara 2022

J’avale ma purée de patates douce, je prends quelques photos, j’échange quelques mots avec d’autres compétiteurs.
La tension d’avant le départ est palpable. Tels des guerries armés de leur lance et bouclier, les SUPer sont alignés planches au sol et pagaie en main.

Tawara
Tawara
Tawara

 9h, c’est la cohue totale au départ. Les kayaks viennent de se mettre à l’eau, les paddle sont agglutinés sur le chemin de terre. Les paddle se jettent à l’eau.

Tawara

Le niveau de l’eau est très bas, ma pagaie cogne le fond, mon aileron racle les galets, je me positionne tout à l’avant de ma planche essayant d’alléger au maximum et ça passe… Ou ça ne passe pas, les rochers sont à fleur d’eau, ma planche rape  bruyamment, ma planche va s’éventrer, ma planche s’échoue, j’imagine déjà ses tripes de PVC flottant à la surface de l’eau… mais elle a résisté, je descends, je pousse et c’est reparti.

Tawara

Arrive le portage du Pas de Soucy, un long km où il faut porter sa planche par un chemin cahoteux puis sur le bitume brulant pour enfin redescendre vers la rivière. Ma planche pèse une tonne et m’arrache le bras. Je pêne avançant en mode escargot, le dossard 33 roule son kayak en trottinant. Il me propose de porter l’arrière de ma planche, je prends l’avant et je pousse un long soupir.

Tawara
Tawara

Et c’est reparti.
La rivière gronde au loin. Les rapides se rapprochent. Je passe la Sablière (un rapide classe 3) comme un pro grâce aux directions impeccables de la bénévole.
Le suivant, je l’ai surnommé le « rapide du diable » il bouillonne de tous les cotés, il y a des écueils partout, ma planche cogne violemment un rocher, elle se retourne, je suis éjectée et me retrouve sous l’eau cramponnant ma pagaie de la main droite et ma planche de la gauche. Le courant m’emporte sur  plusieurs mètres. Je remonte tant bien que mal sur ma planche. Mes dattes et mes raisins secs ont pris l’eau et forment une sorte de pâté. Je reprends mes esprits et c’est reparti.

Tawara
Tawara

Le paysage défile doucement, les falaises à-pics, les vieilles maison de pierre, les ponts enjambant la rivière. Les poissons se faufilent dans l’eau émeraude.
Les heures passent, le soleil est chaud sur ma peau, je plonge mes jambes dans l’eau fraîche.
Je pagaie, je pagaie…

Tawara
Tawara

Un fort vent de face m’épuise, je lutte pour ne pas reculer. Je me mets à genoux puis carrément assise, le dos courbé, la tête rentrée pour faire moins de prise au vent et essayer de ménager mes forces pour le reste de la course.
Je croise le dossard 94, on a fait 36km, on tient le bon bout me lance-t- il. Je reprends courage.
Je pagaie, mais je n’avance pas… Je me retourne une traîne d’herbe et de petites fleurs blanches, accrochés à mon aileron comme le voile d’une mariée.  

Tawara
Tawara

J’approche de Millau et de son stade d’eau vive au km 44. Je me concentre passe le 1er rapide, puis le second et là ma planche se bloque dans le contre, je suis éjectée, je continue la descente des rapides sur le dos sans mon vaisseau resté coincé plus haut. Je suis sauvée par une bonne âme en mini kayak qui me rapporte gentillement ma planche.
Un peu plus loin, je dois passer une glissière. Je m’allonge sur ma planche la tête la première. L’impression un instant d’être à Aqualand puis retour rapide à la réalité, j’ai mal négocié le virage et heurte un rocher, je me retourne et bois à nouveau le bouillon.

Et c’est reparti pour des eaux plus tranquilles.

Le viaduc de Millau, ça fait bien une heure, peut-être deux que je l’ai aperçu au loin pour la première fois mais maintenant il se rapproche vraiment, et maintenant je suis en dessous, ses piles colossales se dressent de chaque coté de la rivière, je lève la tête et tout la haut voit son tablier et entend le ronronnement des voitures. 

Il reste 19 km, je pagaie mécaniquement.
Marie et Patrice me croisent, on échange quelques mots.

Je passe le dernier ravitaillement, il reste 13 km. C’est à la fois peu et beaucoup car la fatigue des heures accumulées à pagayer, à m’agenouiller, à me relever, est pesante.

Je me mets à genou sur la planche, pose ma tête et étend les bras, en position de l’enfant pour détendre mon dos et me recentrer. Je ferme les yeux. Je dérive. Soudain j’entends un « ça va ? » Je sursaute. Je me relève. Je vois un paddler barbu qui parle, il porte le dossard 57. Je recommence à pagayer et le suis. Un seul objectif en tête : ne pas le lâcher et garder le rythme 

Ils sont longs ses 13 derniers km.

La rivière s’est élargie, elle s’étire en un long lacet.
Je pagaie toujours au côté du dossard 57, il me donne le rythme et me motive jusqu’à l’arrivée. Dernier virage me dit-il, au loin on entend la sono, on passe la cascade, les derniers 600m et c’est l’arrivée.

Tawara
Tawara

Épuisée, cabossée, la tête à l’envers mais tellement heureuse de l’avoir achevée.

Tawara

Aujourd’hui les bleus ont disparu, mais la joie, les belles rencontres, les moments de solidarité et la satisfaction d’être allée au bout de cette Tarn Water Race – Viaduc de Millau, au bout de ce challenge de 71km, sont bien présents dans ma mémoire.

Tawara

A faire absolument : la TAWARA 
Si vous êtes un adepte des longues distance et que vous voulez vous testez dans les rapides, c’est LA course à faire